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Un peu d'histoire

  

  1. Les granges dîmières du Bessin

Pour une étude des granges dîmières du Bessin de Pierre Brunet (Bulletin n° 12, juin 2006, de Patrimoine rural du Bessin,

avec l'aimable autorisation de son président, M. Pascal Bouchon).


La dîme était un impôt prélevé par l'Eglise sur les céréales, le vin et les productions animales, et dont le montant théorique du dixième justifiait le nom. D'après les capitulaires carolingiens, elle devait servir à l'entretien de l'église paroissiale, aux besoins du prêtre qui la desservait et aux secours pour les pauvres. Elle fut rapidement détournée au profit de divers bénéficiaires. Le taux le plus fréquent pour les céréales était d'une gerbe sur 12 ou 13, ce qui conduisait lors de la moisson à déposer sur le champ les gerbes en dizeaux de 12 ou 13 gerbes dont on en prélevait une. La dîme pouvait être affermée à un agriculteur qui la récoltait contre une certaine somme d'argent, mais dans les autres cas, elle était rentrée dans une grange dite dîmière.


Pour que ce bâtiment prenne une notable importance, il fallait que la paroisse ait des labours très étendus, ou que le principal décimateur rassemble les dîmes de plusieurs paroisses voisines dans une unique grange. Ainsi le chapitre cathédral de Bayeux qui percevait la moitié des dîmes de Sainte-Croix-sur-Mer et les deux tiers de celles de Graye, concentrait les gerbes dans sa grange de Graye proche de l'église selon une disposition fréquente. L'abbaye St Julien de Tours qui bénéficiait des dîmes de Meuvaines, de la moitié de celles de St Côme et de la moitié de celles d'Asnelles, avait sa grange dîmière dans cette dernière paroisse.

Architecturalement, ces édifices ont pour origine les granges des abbayes cisterciennes ou prémontrées qui accompagnaient de vastes domaines agricoles d'exploitation directe, et sont inspirés des églises à nefs et bas-côtés, telle celle d'Ardenne à St Germain la Blanche-Herbe. En Bessin, celle du prieuré St Vigor, qui dépendait de l'abbaye St  Bénigne de Dijon, en est un exemple, malheureusement aujourd'hui convertie en église conventuelle. Les granges dîmières relevaient d'un prélèvement sur les récoltes, donc d'une exploitation agricole indirecte. Compte-tenu de la superficie des paroisses et de la pratique de la jachère triennale, les volumes de gerbes rassemblées n'étaient pas aussi considérables et ces granges avaient des dimensions plus modestes avec un seul vaisseau.


Les granges médiévales étaient épaulées de contreforts le long des murs gouttereaux et souvent sur le pignon. Elles s'ouvraient par une porte charretière en pignon ou sur le côté, et dans ce cas, elles étaient parfois coiffées d'un porche. Celles construites au XVIIème siècle n'ont pas de contrefort mais des chaînages harpés de pierres de taille.

Un premier inventaire relève dans le Bessin les granges dîmières suivantes :


On peut ajouter quelques vestiges à Arganchy et une petite grange reconstruite après 1944 à Vierville.

Ces granges ne se rencontrent que dans la partie orientale du Bessin et cette répartition géographique nous interroge. Correspond-elle à une inégale répartition de la propriété ecclésiastique ou traduirait-elle, indirectement l'évolution de l'utilisation du sol, ces édifices ayant été démolis ou complètement transformés dans la partie occidentale la plus précocement convertie en herbages à partir du XVIIème siècle.

Un inventaire plus exhaustif de ces bâtiments, encore en état ou en ruines, s'impose donc comme une recherche à réaliser avec le concours des membres de l'association.

 

  1. Photos de granges dîmières








 

  1. La grange aux dîmes d'Asnelles


Les rares études sur la dîme perçue à Asnelles sont des plus générales et ne donnent que très peu d'informations. Il faut donc se

contenter des lignes suivantes :


Statistique monumentale du Calvados d'Arcisse de Caumont (H. Hardel, Caen, 1858) :


« On voit encore près de l'église un ancien bâtiment qui doit avoir servi de grange pour la  dîme perçue par l'abbaye de Saint-Julien

de Tours […].

Le livre Pelut du diocèse de Bayeux indique l'abbé de Saint-Julien de Tours comme patron collecteur de la cure d'Asnelles ; mais

dans le Pouillé du diocèse, tel qu'il a été dressé par Lamare, l'évêque de Bayeux est indiqué comme nommant à la cure. Les

économats ou le collège de l'oratoire de Tours, auxquels était unie la mense* abbatiale de Saint-Julien, percevaient, avant la Révolution,

la moitié de la dîme et le curé le reste. »


[* part des biens fonciers d'un évêché ou d'un monastère affectée à l'usage personnel des évêques, des abbés, des chanoines

ou des moines.]


Analyse d'anciens registres paroissiaux d'Henri de Chanterenne (Henri Delesques, Caen, 1912) :


« Depuis la réunion  de la mense abbatiale de cette abbaye [abbaye de Tours] au collège des Jésuites de Tours, les grosses dîmes,

quant aux deux tiers, ont été cédées à ces pères, et la nomination des curés à Mgr l'évêque de Bayeux […].

Dans le livre Pelut du diocèse, publié par l'abbé Béziers dans son Histoire de Bayeux, nous voyons qu'au XIVe siècle l'abbé de

Saint-Julien de Tours était le présentateur à la cure de Saint-Martin d'Asnelles dont le bénéfice était de quarante livres et la taxe

de guerre, levée par le roi, de seize livres. La grange servant à recueillir la dîme de l'abbé de Tours existe encore près de l'église. »


Base Mérimée (Ministère de la Culture, 1990) :


Situation : en village.

Auteur : maître d'œuvre inconnu.

Matériaux : calcaire, moellon.

Couverture : toit à longs pans ; appentis ; pignon découvert ; noue [arête rentrante formée par la rencontre des versants de deux toits].

Matériaux de couverture : ardoise.

Époque de la construction : XIV et XVe siècles ?

Étages : 1 vaisseau.

Parties constituantes : enclos, jardin, puits.

Commentaires : grange aux dîmes élevée peut-être au XIV ou au XVe siècle pour l'abbaye de Saint-Julien de Tours qui percevait

les dîmes ; deux corps de bâtiments ajoutés à l'ouest au XIXe siècle  (après le cadastre de 1809) et pignon sud reconstruit durant

la même période ; en cours de restauration.

Rédacteurs : Bernard Ducouret, Christian Perrein.

Références Mérimée : IA00121761.


Archives départementales du Calvados


Les Archives départementales du Calvados conservent quelques documents relatifs à la Grange à Dîme d'Asnelles, notamment dans un Inventaire des titres de tous les fonds, domaines, fiefs, seigneuries et dîmes de Roncheville, Asnelles, Meuvaines, appartenant et dépendant de l'abbaye de Saint-Julien de la Ville de Tours, divisés séparément par chapitres et liasses dont les textes suivent. Les dits biens situés en la province de Normandie*. [Cote : A 155].


En voici quelques extraits :


« Procès-verbal fait en vertu du mandement ci-dessus à la requête de Jean Leherpeur et Jean Boivin, fermiers des abbés et religieux de Saint-Julien, portant numération et estimation des gerbes de froment, orge, pois et vesse provenant des dîmes d'Asnelles, Meuvaines et de Fresné, appartenant aux dits religieux de Saint-Julien susdits. Il y est susdit qu'à l'égard de l'avoine, elle a été pillée et emportée par des gens de guerre**. Janvier 1467. »


« Sentence du lieutenant général de Caen à Bayeux et mandement aux héritiers de  faire procès-verbal du nombre de gerbes de grains qui sont dans la grange, provenant des dîmes de Meuvaines, Asnelles et Fresné, à la requête des fermiers d'icelles qui ont été pillées par les gens de guerre, aux fins de faire battre le restant des dîmes pour être vendues et en donner le prix à qui justice en ordonnera. 26 janvier 1467. Parchemin signé Lejolier. »


« Bail à ferme des dîmes de la paroisse d'Asnelles, fait par le sieur Rocher, chanoine de Bayeux, comme procureur de messire Georges Catinat, abbé de Saint-Julien, au sieur Marc Le Barbey d'Arnouville, pour 9 ans, moyennant 380 livres de ferme et 100 livres de pot de vin. Daté du 30 janvier 1631. Papier signé Maheut et Nicolle, tabellions de Bayeux. »


« Procuration du sieur Catinat, abbé de Saint-Julien, au sieur Léonard Turgeon, prêtre, curé d'Asnelles, pour affermer des dîmes de la dite paroisse d'Asnelles. Datée du 17 janvier 1640. Papier signé Longuet et Perry, notaire à Bayeux. »


« Bail à ferme des dîmes et fief de Saint-Julien de la paroisse d'Asnelles fait au sieur Nicolas Longuet pour 7 ans, moyennant 370 livres de fermes et de faire tenir les gages-plèges, plèges de fief et haubert en la paroisse. Daté du 21 mai 1640. »


« Bail à ferme fait par le sieur Catinat, abbé de Saint-Julien, au sieur Philippe Pellerin, prêtre, curé d'Asnelles, des dîmes appartenant au dit abbé dans la paroisse d'Asnelles pour 6 ans, moyennant 300 livres de ferme. Daté du 23 août 1668. Papier sous seing privé, signé Pellerin, curé. »

 

* Orthographe modernisée

** Sans doute s'agit-il de la ligue de certains seigneurs contre Louis XI.




                                        


                                                                                                                                                                

                                        






  

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